lundi 15 juin 2015

BRM 600 de Clermont-Ferrand : juste dans les délais !

621 km (on a fait du rab) 4520 m de D+ en 27h07 sur le vélo, pour un total de 39h40. Ce qui fait quand même plus de 12h30 de pause : mon record !
La montre, voilà ce que j'ai oublié de regarder au cours de ce brevet. Ce qui a parfois été facteur de stress. Comme par exemple du fait d'arriver très tard le samedi soir à l'hôtel où nous avions prévu de dormir. Ou d'être juste pour le délai de 40 heures dans les derniers kilomètres... Mais le stress n'a pas été l'humeur dominante de ce périple. Loin s'en faut ! Nous avons, avec Georges, pris notre temps, sereinement et dans la bonne humeur. Ce qui n'est pas rien sur une telle distance ! Et puis le fait d'avoir toujours roulé "en-dedans" sans jamais forcer m'a permis de faire 600 km sans me faire mal (un peu aux fesses quand même !)
Pendant cette préparation au Paris-Brest-Paris, l'expérience que m'aura transmise Georges (qui a fait 3 PBP, des Bordeaux-Paris et de nombreuses flèches) pourrait se résumer ainsi :
"chi va piano, va sano e va lontano"

Samedi 13 juin dans la nuit. Nous arrivons avec Georges à Clermont pour retirer nos cartes de route et prendre le départ à 4h du matin
Dans la montée du Col de la Ventouse (photo au début du post) nous sommes rejoint par deux cyclos : Bernard, avec qui j'avais roulé un peu sur le 400, et Jacques. Nous nous caillons sévère dans les descentes. Le matin est humide, brumeux et il nous faudra un bon moment pour nous réchauffer.



Nous pointons à Pontaumur, où nous prenons une boisson chaude en admirant une belle Rolls, et nous reprenons la route dans le brouillard.
 Mes compagnons de route sur cette première partie du brevet : Georges bien-sûr, Bernard et Jacques.
Après avoir fait tamponner nos cartes et bu un verre, nous repartons de Boussac. Prochain contrôle : Issoudun.
Digitales et fougères sur les bords de route de la Creuse. Un petit air de Bretagne ! D'ailleurs, hormis l’ascension au départ, ce parcours ressemble à ce qui nous attend sur les routes du PBP.
 Le Berry et ses longues lignes droites sera pour nous un peu monotone...
 Etape à Ste Sévère. C'est ici qu'a été tourné Jour de Fête de Jacques Tati.
Il est temps de manger, ce sera au Relais du Berry à Thevet-St-Julien. Jacques s'amuse de nous voir engloutir nos copieuses portions de pâtes (pour Georges) et de riz (pour moi).
Heureusement dans l'Indre les villages sont jolis (ici La Berthenoux), autrement ce sont de longues lignes droites au milieu d'interminables parcelles de céréales (à droite les abords d'Issoudun). Il fait chaud, orageux et le vent de face, bien que peu fort, nous dessèche et use les organismes. Il nous faut boire des litres d'eau pour éviter la déshydratation. Nos deux compagnons de route semblent rouler un peu en force. Nous leur proposons de partir devant ou de calmer un peu le jeu. Il s'agit de ne pas vider les batteries. Ils décident de continuer à rouler avec nous. Nous formons une bonne équipe et l'ambiance est très bonne, ce qui est précieux pour enquiller les kilomètres !
 On a voulu voir Vierzon et on a vu Vierzon !
Bernard nous propose d'aller boire un Coca au mac do à la sortie de Vierzon. Pour vaincre notre manque d'enthousiasme, il se lance alors dans un éloge très éloquent de l'enseigne américaine : c'est animé et familial, les toilettes sont propres, les employés sont aimables et remplissent sans problème les bidons d'eau fraîche, il y a le wifi illimité... Bref, nous sommes convertis !
Aubigny, le point le plus septentrional de notre parcours, est un très joli village au confort matériel un peu trop ostensible à mon goût. Humbles randonneurs, nous ne sacrifions pas notre porte-monnaie à la terrasse d'un café branché. Un bout de trottoir devant la boulangerie fera l'affaire pour notre énième pause de la journée.
Nous avons quitté le Berry, et nous entrons dans le pays de Sancerre. Jacques commence à ressentir un besoin impérieux de manger. Le problème c'est qu'il n'a pas de provisions d'avance et que nous ne trouvons pas de restaurant ouvert sur la route. Nous décidons de quitter le parcours du brevet et de faire un détour par Cosne/Loire. Là, nous nous attablons dans une pizzeria. Un moment agréable de détente. Il n'est pas tôt lorsque nous repartons et il nous reste de la route pour rejoindre l'hôtel réservé à Nevers. A cause de la fatigue physique pour certains, la somnolence pour d'autres, nous roulons à petite allure. Une crevaison, la pluie qui a fini par arriver ainsi que des détours inutiles à l'entrée de Nevers, tout cela nous fait arriver dans la nuit à l'hôtel, deux heures plus tard que prévu. Ouf, nous voilà lavés, séchés et couchés pour une petite nuit. Nos deux compagnons de la journée avaient prévu de ne pas s'arrêter dormir et de rouler toute la nuit. Mais la fatigue et la pluie les font changer de programme et ils partent à la recherche d'une chambre d'hôtel libre. Georges leur laisse son numéro de portable pour se retrouver le lendemain matin. Mais finalement nous n'aurons pas de leurs nouvelles avant l'arrivée.
C'est le matin, il fait jour et il ne pleut plus. Il est temps de repartir. Nous attendons des nouvelles de nos collègues de la veille jusqu'à 8h puis nous quittons Nevers et prenons la route.
Nous passons le canal latéral à la Loire.
Nous nous arrêtons à Dompierre/Besbre pour acheter un casse-croûte. Sans que nous ne demandions rien la très aimable boulangère nous propose de nous installer dans sa cour derrière et nous sort deux chaises de sa cuisine ! C'est ce genre de moment que l'on retient de ces périples à vélo.
Le temps orageux est de retour, mais nous n'aurons la pluie qu'à une quinzaine de kilomètres de l'arrivée. Une averse brève mais intense. Très très intense ! Nous nous abritons sous un arbre, faute de mieux, mais ça ne nous protège pas longtemps. Puisque nous voilà trempés, nous repartons sous la pluie pour ne pas arriver hors-délai.
Il est 19h40 lorque Claude Bénistrand, l'organisateur, immortalise notre arrivée. Un grand merci à lui pour son accueil ! Et aussi de m'avoir prêté deux bidons collector du Club des Cent Cols, car j'avais bêtement oublié les miens chez moi !
Peu après nous, arrivent Jacques et Bernard qui avaient bien trouvé un hôtel à Nevers et étaient repartis vers 10h. Nous sommes bien contents de les revoir avant de repartir pour la Haute-Loire !
Pour finir un grand bravo et un merci plus grand encore à Georges d'avoir eu le courage de faire un brevet de 600 sans autre objectif que de m'accompagner dans mes premiers tours de roue dans la longue distance !

12 commentaires:

  1. Je viens de me régaler a te lire, ( oublier les bidons, faute impardonnable) A ces lignes droites j'aime pas du tout! Sympa la boulangère, c'est des souvenirs qui restent! Brevet réussi tout juste dans les délais, perso j'aurai commencé a paniquer hi hi.Bravo les gars et chapeau l'ancien!

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    1. C'est que sur la fin je lâchais plus l'heure des yeux et me donnais des repères pour être sûr d'arriver avant 19h45. à partir de Vichy ça me démangeais de rouler à bloc et Georges m'a proposé de partir tout seul, mais ça n'aurait eu aucun sens pour moi alors que nous pouvions arriver ensemble dans les temps.
      Les bidons, je confirme, impardonnable, je m'en veux encore !...

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  2. voilà un périple avec Jojo dont tu te souviendra toujours , la dernière photo en témoigne , Bravo à tout les deux , un 600 de pur bonheur , mille BRAVO !!!!!!!

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    1. Merci Gillou ! oui c'est une aventure partagée qui restera un grand moment de vélo !

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  3. Salut Rémi,
    sympa ton récit et tes photos. J'ai pris très peu de photos, car nous roulions "fort" avec mes deux comparses de Cournon. Nous avons pris la précaution d'arriver 12 heures avant la fermeture pour ne pas stresser... Tu es passé tout près de mon lieu de naissance après Marseigne, sur la gauche. Dans la nuit nous n'avons pas vu les mêmes paysages.
    A bientôt, sur PBP a priori.

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    1. 12 heures c'est sûr, ça laisse de la marge !... mais moi ça me stresserait de rouler aussi vite. il doit y avoir un juste milieu...
      Au plaisir de se croiser sur le PBP !

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  4. Bravo Rémi pour la qualité de ton reportage. Un reportage qui reflète parfaitement l’ambiance de ce brevet au long cours.
    Il manque cependant une photo de toi, scrutant la carte sous la pluie à 1h30 du matin, pour trouver notre hôtel au nord de Nevers.
    Effectivement, j’ai fait ce brevet sans la motivation du PBP, mais avec l’immense plaisir de t’accompagner. Accompagner un jeune cyclo qui est de l’âge de ma fille. Tu as toutes les qualités morales et physiques du Grand Randonneur. Nous partageons la même philosophie du vélo.
    Tout devrait bien se passer pour toi sur PBP.

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    1. Moi scrutant une carte sous la pluie à 1h30 du matin : le moment le plus "oubliable" de notre aventure... Encore que c'est ce qui en fait justement une aventure ! Merci encore pour tout l'ami !

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  5. BRAVO !
    C'est toujours agréable de lire tes récits de randonnée. A Dompierre sur Besbre, tu as dû passer pas très loin de chez René Fallet. Je passerai également dans le coin début juillet pour le Paris Nice Audax.
    A bientôt sur la route de Brest, ou de Paris. Je partirai à 17H30 avec la ferme intention d'en profiter un max !

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    1. Merci JP ! Sur presque tous mes brevets je suis passé près de chez Fallet, incontournable j'vous dis !
      Mon départ au PBP est annoncé à 18h30. Bonne route pour ton Paris Nice, tu rigole pas pour ta préparation !

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    2. Paris-Nice Audax terminé sans Pb à part une grosse envie de dormir la nuit de lundi, et en Audax, ce n'est pas trop possible de s'arrêter pour dormir, surtout que je n'avais pas de vélo couché... Je continue ma préparation en partant en Polynésie pour trois semaines, retour prévu le 6 août. Peut-être que je vais me mettre au pédalo !

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    3. Bravo pour le Paris-Nice Audax ! Pour ce qui est de dormir sur un vélo couché il faudra envisager l'installation d'un pilote automatique... Bonne préparation sur les plages polynésiennes !

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